Francais

Publié le par Rémi

Accords à connaître

L’orthographe est l’une des plus grandes difficultés de la langue française. Voici un petit mémo de tous les accords principaux à savoir et à appliquer.

I - Accord de l’attribut du COD



L’attribut du complément d’objet direct (COD) représente une qualité, un état du COD. Il ne peut être supprimé car si c’était le cas, la phrase perdrait tout son sens.

Exemple : Julia trouve que cet homme est beau.

‘‘Beau’’ est attribut de ‘‘cet homme’’, sans l’attribut, la phrase n’a plus de sens.

L’attribut du COD s’accorde en genre (masculin/féminin) et en nombre (singulier/pluriel) avec le mot ou groupe de mots auquel il est rattaché.

Exemples : Julia trouve que ces hommes sont beaux.

Julia trouve que ces femmes sont belles.

II - Le participe présent et l’adjectif verbal



Il est primordial de bien faire la différence entre le participe présent et l’adjectif verbal. Souvent identiques, ils peuvent également présenter, selon certains cas, des différences orthographiques.

1 - Le participe présent



Le participe présent est invariable. Il se traduit par la forme en –ant, comme chantant, hurlant, parlant…

De plus, il traduit une action.

Exemple : Des hommes hurlant de douleur.

2 - L’adjectif verbal



L’adjectif verbal, lui, s’accorde en genre (masculin/féminin) et en nombre (singulier/pluriel).

Il indique un état.

Exemple : Des mains tremblantes.

3 - Différences orthographiques



Voici quelques exemples de différences orthographiques, selon que le mot désigne un participe présent ou un adjectif verbal.

Participe présent : fatiguant/Adjectif verbal : fatigant.

Participe présent : convainquant/Adjectif verbal : convaincant.

Participe présent : provoquant/Adjectif verbal : provocant.

Participe présent : équivalant/Adjectif verbal : équivalent.

Participe présent : négligeant/Adjectif verbal : négligent.

III - Le participe passé suivi d’un infinitif



Le participe passé suivi d’un infinitif et conjugué avec l’auxiliaire avoir s’accorde si le COD qui précède est en rapport avec le participe.

Exemple : Je les ai entendus marcher.

Si le COD est en rapport avec l’infinitif, il n’y a pas d’accord.

Exemple : Les fruits que j’ai été cueillir.

Il est parfois difficile d’établir une différence afin d’accorder ou non le participe passé.

Vous pouvez toutefois utiliser une petite astuce : introduisez l’expression en train de entre le participe passé et l’infinitif.

Exemple : Je les ai entendus en train de marcher.

La phrase est bien construite et cohérente, l’accord s’impose.

Exemple : Les fruits que j’ai été en train de cueillir.

La phrase perd son sens, donc aucun accord.

À savoir : ‘‘Fait + infinitif’’ est toujours invariable.

IV - L’accord du participe passé des verbes pronominaux



Les verbes pronominaux dits ‘‘purs’’ sont inséparables du pronom qui les accompagne : s’enfuir, se souvenir, s’apercevoir… Ils se conjuguent avec l’auxiliaire être et s’accordent. Le pronom est considéré comme COD.

Exemple : Elle s’est blessée. (Elle a blessé qui ? Elle).

Il existe des verbes pronominaux dits ‘‘réfléchis’’ ET ‘‘réciproques’’. C’est là que cela se complique légèrement et où il faut une bonne analyse de la phrase pour faire les bons accords.

Exemple : Ils se sont donné trois mois pour réussir.

‘‘Donné’’ ne s’accorde pas, ‘‘se’’ n’étant pas COD. Ils se sont donné quoi ? Trois mois = COD.

Exemple : Plusieurs candidates se sont succédé.

Les candidates se sont succédé à elles-mêmes. ‘‘Se’’ n’est pas COD ; d’ailleurs, la phrase n’en a pas ; par conséquent, ‘‘succédé’’ ne s’accorde pas.

Rappel : ‘‘Faire + infinitif’’ et ‘‘laisser + infinitif’’ sont invariables.

V - L’accord du participe passé d’un verbe impersonnel



Un verbe impersonnel est un verbe qui ne s’emploie qu’à la troisième personne du singulier, avec le pronom il considéré comme neutre.

Ce sont surtout les verbes concernant la météo (pleuvoir, venter…), ainsi que falloir. Peuvent également devenir impersonnels des verbes dits personnels, tels que faire et avoir.

Exemples : Il a plu tout le mois de mai.

Il a fait soleil en plein mois d’octobre.

Il aurait fallu y penser avant !

VI - L’orthographe et l’accord de demi, leur(s), même(s), quelque(s), quel(le) (s)… que, tout.



Demi, leur, même et bien d’autres sont difficiles, car on ne sait pas toujours comment les écrire et s’il faut ou non les accorder.

1 - Demi



Demi s’accorde en genre (masculin/féminin) et en nombre (singulier/pluriel) dans certains cas.

1 - Et demi



Si demi a valeur d’adjectif et qu’il se rapporte à un nom féminin, il s’accorde en genre, mais reste toujours singulier.

Exemple : Ton devoir ne fait que deux pages et demie.

2 - À demi



Quand demi a valeur d’adverbe, il est toujours invariable.

Exemple : La petite fille à demi endormie fut portée par son père.

3 - Demi et mots composés



Quand demi est rattaché à un nom pour former un nom composé, il est toujours invariable et uni au nom par un trait d’union.

Exemple : J’ai fait une demi-heure de vélo.

4 - Demi comme nom



Demi peut être employé comme un nom pour désigner, par exemple, un verre d’alcool, la moitié d’une heure…

Dans ce cas, demi s’accorde en genre ET en nombre.

Exemple : Tu nous serviras trois demis.

2 - Leur



Leur peut avoir deux fonctions : pronom ou déterminant.

1 - Le pronom



Leur en tant que pronom équivaut à ‘‘à eux’’, ‘‘à elles’’. Il se place devant un verbe et est invariable.

Exemple : Il voulut leur faire comprendre les raisons de son refus.

Astuce : ‘‘leur’’ est pronom, si vous pouvez le remplacer par ‘‘lui’’.

2 - Le déterminant



Légèrement plus complexe, leur en tant que déterminant est employé comme possessif.

Reste à savoir à quoi correspond leur.

Si leur = le ou la, il est singulier.

Exemple : Ils avaient tous un chapeau sur leur tête. (LA tête).

Si leur = les, il est pluriel.

Exemple : La compréhension illuminait leurs yeux. (LES yeux).

3 - Même



La fonction de même détermine s’il faut le laisser au singulier ou le mettre au pluriel.

1 - L’adjectif



Même adjectif veut dire ‘‘identique’’. Il se rapporte au nom auquel il s’accorde.

Exemples : Elles ont toujours les mêmes robes.

C’est la gentillesse et la bonté mêmes.

2 - Le pronom



Le même, la même, les mêmes… en tant que pronom, même s’accorde en genre et en nombre.

Exemple : Elle n’est plus la même. / Ils ne sont plus les mêmes.

Moi-même, elle-même, nous-mêmes… en tant que pronom composé, si le pronom est pluriel, même le sera aussi.

Exemple : Nous devons en faire nous-mêmes la demande.

Toutefois, si c’est un ‘‘vous’’ de politesse en s’adressant à une personne, même sera singulier.

Exemple : Faites-le vous-même !

Attention : n’oubliez pas le trait d’union !

3 - L’adverbe



Même en tant qu’adverbe sert à renforcer une phrase et est toujours invariable.

Exemple : Nous avons tout mangé, même les desserts.

4 - Les exceptions



Restent invariables les locutions suivantes :

à même ; de même ; de même que ; même si ; quand même, tout de même.

4 - Quelque



Selon son sens, quelque sera singulier ou pluriel.

1 - Plusieurs



En tant que déterminant, si quelques signifie plusieurs, il est employé avec des noms pluriels et s’accorde.

Exemples : Il ne vous reste que quelques minutes pour finir votre contrôle.

Mes quelques idées n’ont pas eu un franc succès.

2 - Un certain



En tant que déterminant, si quelque signifie un certain, il est employé avec des noms singuliers et s’accorde.

Exemples : J’ai quelque hésitation sur ce contrat.

Je l’ai vu il y a quelque temps.

Attention aux locutions courantes TOUJOURS au singulier : quelque chose , quelque part , quelque peu , quelque temps , en quelque sorte .

5 - Quel que/quelle que



Quel que, quels que, quelle que, quelles que, sont des adjectifs variables en genre (masculin/féminin) et en nombre (singulier/pluriel). Ils s’accordent avec les noms auxquels ils se rapportent.

Ils s’écrivent toujours en deux mots, se construisent avec être et au subjonctif.

Exemples : Quel que soit ton état, tu dois y aller.

Quels que soient ses comptes, il doit payer ses factures.

Quelle que soit ta raison, je ne veux pas l’entendre.

Quelles que soient tes raisons, je ne veux pas les entendre.

6 - Tout



Accorder tout, cela veut dire savoir s’il est adverbe, pronom ou adjectif.

1 - L’adverbe



Tout adverbe est placé avant un adjectif ou un autre adverbe. Il est alors synonyme de complètement. Il est invariable.

Exemples : Nous aimons tout particulièrement cette pièce.

Ils étaient tout mouillés.

Attention ! Devant un adjectif féminin, avec comme première lettre une consonne ou un ‘‘h’’ aspiré, tout s’accorde.

Exemple : Elles étaient toutes mouillées.

2 - Le pronom



Le pronom singulier est invariable en genre.

Exemple : Tout est parfait.

Le pronom pluriel s’accorde en genre avec ce qui le précède.

Exemple : Ses sœurs étaient là. Toutes étaient venues pour son anniversaire.

3 - L’adjectif



Quand tout est adjectif, il s’accorde en genre ET en nombre avec le nom.

Exemples : Je te transmettrai toutes mes suggestions.

Nous verrons bien tous ceux qui répondront.

Si vous suivez et appliquez les règles d’orthographe et de grammaire concernant les éléments ci-dessus, vous maîtriserez déjà une bonne partie de la langue française.



L'analyse de la phrase

Lorsque nous parlons, nous ne nous rendons pas compte du nombre d’éléments qui composent une phrase. Nous nous servons desdits éléments sans réellement mesurer la complexité de la grammaire française.



I - Les propositions subordonnées circonstancielles de concession et d’opposition



En premier lieu, il est nécessaire de distinguer les termes de concession et d’opposition. Pendant que l’une contredit, l’autre apporte une opposition de faits.

La concession



Aussi appelée proposition concessive, la subordonnée de concession exprime une contradiction entre deux éléments qui dépendent l’un de l’autre. La première partie de la phrase est démentie par la seconde.

Exemples



Bien que Jérémy travaille, il n’oublie jamais d’appeler sa femme.

1 2

Bien qu’il ait reconnu son talent, il n’a pas apprécié ce monsieur.

2

Les principales conjonctions indiquant une concession sont : bien que, quoique, sans que…

L’opposition



Aussi appelée proposition oppositive, la subordonnée d’opposition met en parallèle deux faits indépendants l’un de l’autre. Sans être contradictoires, ni empêcher l’une ou l’autre des actions, les deux parties sont mises en relation pour établir une opposition.

Exemples



Pierre joue au tennis, alors que sa femme fait les courses.

2

Matilde est blonde, alors que ses frères sont bruns.

2

Les principales conjonctions indiquant une opposition sont : alors que, tandis que, pendant que, sans que…

II - Les propositions subordonnées circonstancielles de condition



Exprimer une condition, c’est formuler une hypothèse, un fait qui n’est pas réalisé. Souvent, la condition est introduite par la conjonction si, et l’emploi du conditionnel. Cela reste une possibilité, une supposition.

Exemple



Si j’arrivais à finir mes devoirs, je pourrais aller jouer.

Mais d’autres conjonctions et d’autres temps existent et peuvent être utilisées.

Exemples



Au cas où tu ne pourrais pas venir, préviens-moi.

À moins d’avoir de l’argent, je ne partirai pas en vacances.

Quelle que soit l’hypothèse formulée, il faut toujours faire attention à la concordance des temps !

Exemple avec ‘‘SI’’



Si j’ ai de l’argent, je partirai en vacances.

Si + présent de l’indicatif + futur

Si j’ avais de l’argent, je partirais en vacances.

Si + imparfait de l’indicatif + conditionnel présent

Si j’ avais eu de l’argent, je serais parti en vacances.

Si + plus-que-parfait du subjonctif + conditionnel passé

Les principales conjonctions indiquant la condition sont : si, à la condition que, pourvu que, à supposer que, à moins que, soit que, au cas où, dans l’hypothèse où...

III - Les discours rapportés



Le discours rapporté est un type de discours permettant à celui qui parle de citer quelqu’un ou de parler d’une personne.

Il faut distinguer trois types de discours rapportés : le discours direct, le discours indirect et le discours indirect libre.

1 - Le discours direct



Le discours direct consiste à rapporter des paroles dites par quelqu’un d’autre, mais de façon immédiate et comme cité, de façon directe, sans conjonction (‘‘que’’).

On utilise alors des procédés tels que les deux points, les guillemets – parfois l’italique – et des verbes déclaratifs (dire, déclarer, chuchoter, s’écrier…). On peut repérer facilement le discours direct, notamment avec les citations.

Exemples



Einstein a dit : « E=mc2 ».

Hobbes s’est exclamé : « L’homme est un loup pour l’homme ».

Archimède s’écria : « Eurêka ».

2 - Le discours indirect



Le discours indirect est un pur discours rapporté : la partie ‘‘citée’’ est introduite par des conjonctions comme ‘‘que’’, ‘‘si’’, ‘‘quand’’…

C’est un énoncé reproduit et quelque peu modifié.

Exemples



Au style indirect, la citation d’Einstein donnerait :

Einstein a dit que E était égal à mc2.

Les parents demandèrent quand ils pourraient venir chercher leurs enfants.

Les transformations peuvent s’avérer flagrantes et plus ou moins importantes.

Exemples



Manu m’a dit : « Je suis content de partir d’ici dans deux jours » (discours direct).

Manu m’a confié qu’il était content de partir de la maison vendredi (discours indirect).

Maman m’a ordonné : « Rentre tout de suite ! » (Discours direct).

Maman m’a ordonné de rentrer tout de suite (discours indirect).

3 - Le discours indirect libre



Le discours indirect libre est l’intermédiaire entre le discours direct et le discours indirect.

C’est le mélange des dires du personnage et du narrateur. C’est un procédé littéraire qui permet d’alléger un texte et de le rendre plus fluide.

La nuance avec le discours est subtile, toutefois, le style indirect libre n’emploie pas de verbes introducteurs. Par contre, il conserve la ponctuation du style direct comme le point d’exclamation, par exemple.

Exemples



Elle dit : « Je suis en retard ! » (Discours direct).

Elle dit qu’elle est en retard (discours indirect).

Elle est en retard ! (Discours indirect libre).

Elle voit bien que ces deux robes sont identiques (discours indirect).

Elle le voit bien ! Ces deux robes sont identiques ! (Discours indirect libre).

La phrase est une structure complexe, surtout en français. Connaître la langue, c’est aussi connaître la grammaire appropriée à chaque utilisation.



Les classes de mots et leur rôle

Les conjonctions de subordination font partie des classes – ou catégories grammaticales – des mots déterminants de la langue française. Pour ne citer qu’elle, la conjonction ‘‘que’’ se décline de diverses façons.

I - Les conjonctions de subordination



Une conjonction de subordination est un mot invariable qui sert à relier deux éléments d’une phrase : une principale et une subordonnée.

Les principales conjonctions de subordination simples sont comme, quand, lorsque, puisque, que/qu’, quoique et si. Il existe aussi des formes plus complexes tels que si bien que ou de peur que.

1 - Les valeurs circonstancielles



Hormis ‘‘que’’, il y a plusieurs conjonctions de subordination pouvant introduire des circonstancielles de temps, de cause, de manière, de conséquence, de but, de concession et de condition.

1 - Le temps



Les conjonctions de subordination concernées : lorsque, quand, comme, dès que, après que, avant que, jusqu’à ce que, pendant que, etc.

Elles introduisent une subordonnée de temps.

Exemple



Rentrons à la maison avant qu’il ne fasse nuit.

Il viendra quand je l’appellerai.

2 - La cause



Les conjonctions de subordination concernées : comme, parce que, puisque, étant donné que, etc.

Elles introduisent une subordonnée de cause.

Exemple



Je vais à la boulangerie parce que j’ai besoin de pain.

Comme je suis malade, je ne viendrai pas.

Attention ! ‘‘Comme’’ peut introduire une subordonnée de manière !

Exemple



J’ai fait les courses comme tu me l’avais demandé.

3 - La conséquence



Les conjonctions de subordination concernées : pour, si bien que, de sorte que, tant… que, tel… que, si… que, etc.

Elles introduisent une subordonnée de conséquence.

Exemple



Il pleut si fort que nous ne pouvons pas sortir.

Elle fera le dîner si bien que je n’aurai rien à faire.

4 - Le but



Les conjonctions de subordination concernées : pour que, afin que, de peur que, de manière que, de sorte que, donc, c’est pourquoi, de façon que, etc.

Elles introduisent une subordonnée de but.

Exemple



Je te donne de l’argent pour que tu puisses acheter ta robe.

Nous allons partir maintenant de peur d’arriver en retard.

1 - La concession, l’opposition et la restriction



Les conjonctions de subordination concernées : bien que, quoique, alors que, même si, quelque, sans que, au lieu que, en admettant que, encore que, plutôt que, sauf que, etc.

Elles introduisent une subordonnée de concession, d’opposition ou de restriction.

Exemple



Il a été turbulent, bien que d’habitude, il soit sage.

Tu auras un bon métier, en admettant que tu passes ton bac.

5 - La condition



Les conjonctions de subordination concernées : si, au cas où, à moins que, à condition que, à supposer que, pourvu que, selon que, suivant que, etc.

Elles introduisent une subordonnée de condition.

Exemple



Je viendrai avec toi à condition que tu me laisses conduire.

Si nous avons beau temps, nous irons à la plage.

Attention ! La nuance est parfois ténue concernant certaines conjonctions de subordination, pouvant être employées pour plusieurs subordonnées à valeur circonstancielle, telles que ‘‘comme’’ utilisée dans une subordonnée de temps ou de cause ; ‘‘de sorte que’’ apparaissant dans une subordonnée de but ou de conséquence.

2 - Les différences entre ‘‘que’’ et les autres conjonctions



La conjonction de subordination ‘‘que’’, comme les autres, est un mot de liaison servant à relier les deux morceaux de la phrase. Toutefois, on peut noter :

‘‘que’’ est la conjonction de subordination type et introduit une subordonnée conjonctive complétive.

Exemple



Je crois que tu vas être malade.

‘‘que tu vas être malade’’ est une complétive ; elle complète le verbe ‘‘crois’’.

La complétive introduite par ‘‘que’’ joue essentiellement le rôle de complément d’objet direct.

Lorsque plusieurs subordonnées conjonctives se suivent et qu’elles sont introduites par la même conjonction de subordination, la seconde est remplacée par ‘‘que’’ pour éviter une répétition.

Exemple



Je t’aiderai si tu viens avec ton matériel et que tu es à l’heure.

Les deux subordonnées sont également coordonnées entre elles par ‘‘et’’ (conjonction de coordination).

II - Les classes grammaticales de ‘‘que’’



Hormis la conjonction de subordination, ‘‘que’’ n’a pas qu’un seul visage et qu’une seule fonction grammaticale.

1 - Ses différentes fonctions



On peut retrouver ‘‘que’’ partout !

1 - Le pronom interrogatif



‘‘Que’’ est un pronom interrogatif dit simple et il est invariable ; autrement dit, il ne s’exprime ni en genre (masculin/féminin) ni en nombre (singulier/pluriel).

Exemple



Que faites-vous ici, mesdames ?

2 - Le pronom relatif



En tant que pronom relatif, ‘‘que’’ peut être complément d’objet direct, sujet, attribut ou complément circonstanciel.

Il est complément d’objet direct quand ‘‘que’’ concerne des personnes ou des choses, dont il prend le genre et le nombre.

Exemple



La robe que je t’ai prêt ée.

Les livres que j’ai achet és.

Quand ‘‘que’’ est sujet, il est neutre. On le retrouve fréquemment dans les expressions toutes faites.

Exemple



Advienne que pourra.

‘‘Que’’ attribut reprend et renforce le terme qui le précède.

Exemple



L’homme que je suis devenu.

Fou que j’étais alors.

‘‘Que’’ est complément circonstanciel de mesure quand on peut poser la question : ‘‘Combien ?’’.

Exemple



Les quinze euros que ce livre m’a coûtés. (Combien m’a coûté ce livre ?)

En tant que complément circonstanciel de temps, il y a une durée qui précède ‘‘que’’.

Exemple



Voilà six mois que j’attends une réponse.

3 - L’adverbe



‘‘Que’’ en tant qu’adverbe illustre la quantité. On le repère rapidement parce qu’il est placé en début de phrase, celle-ci se terminant par un point d’exclamation (!).

De plus, ‘‘que’’ adverbe peut être remplacé par ‘‘tant de… !’’.

Exemple



Que de monde sur les Champs-Élysées ! (Tant de monde sur les Champs-Élysées !)

Que de choses à faire, aujourd’hui ! (Tant de choses à faire, aujourd’hui !)

2 - ‘‘Que’’ : conjonction de subordination



Les fonctions précédemment citées sont à ne pas confondre avec ‘‘que’’ comme conjonction de subordination, mot-outil ou mot de liaison réunissant la proposition principale et la proposition subordonnée d’une phrase.

Pour rappel, ‘‘que’’ introduit une subordonnée conjonctive complétive (elle complète un verbe) et est la conjonction de subordination type.

Exemple



Je crois qu’il viendra.

Il faut faire attention aux temps employés ; la concordance de ces derniers dépend souvent du verbe de la proposition principale.

L’indicatif indique un fait réel.

La phrase exprime une certitude ou une vraisemblance avérée, avec des formules comme Il est certain que…, Il est sûr que…, Il est évident que…, etc.

Exemple



Il est certain que vous êtes totalement perdu.

Le conditionnel indique une condition.

La phrase exprime une possibilité, une hypothèse, une condition explicite ou implicite.

Exemple



Il est évident que vous seriez mieux ailleurs.

Le subjonctif

La phrase exprime un doute, une seule possibilité ou une obligation. Elle se construit avec des formules tels que Il est nécessaire que…, Il est possible que…, Il est urgent que…, Il faut que…, etc.

Exemple



Il faut que vous sachiez la vérité.

Il est nécessaire que tu fasses du sport.

Les expressions employées avec le subjonctif sont souvent des verbes de sentiment ou de volonté, comme Il faut…, Il vaut mieux…, Il se peut..., etc.

Exemple



Il vaut mieux que tu t’en ailles.

Les conjonctions de subordination sont l’un des éléments nécessaires et essentiels (même s’ils n’ont que le rôle de réunir les deux parties d’une phrase) à la structure et la compréhension de notre langue, une langue réputée pour être l’une des plus difficiles à apprendre.



Les fonctions des mots

Certains verbes ou certaines phrases ont besoin d’un complément pour avoir un sens et prendre vie. C’est notamment le cas du complément d’objet direct ou du complément circonstanciel.

I - Le complément d’objet direct



Un complément d’objet direct – ou COD – est un mot – ou groupe de mots – qui se relie au verbe afin d’en compléter le sens. Il n’est jamais accompagné de préposition et ne peut pas, non plus, être supprimé.

Il répond à la question ‘‘Qui ?’’ pour les personnes et ‘‘Que ?’’ ou ‘‘Quoi ?’’ pour les choses.

Il peut être remplacé par le, la, les…

Le COD peut avoir quatre fonctions.

- Un nom ou groupe nominal : Je conduis la voiture.

- Un pronom : Je la conduis.

- Un verbe à l’infinitif : J’aime conduire.

- Une proposition : Je lui ai dit que j’aimais conduire.

Il est généralement placé après le verbe, mais ce n’est pas toujours le cas.

Exemple



J’ai vu la voiture. / La voiture que j’ai vue.

Remarquez l’accord du verbe AVOIR quand le COD est placé en premier dans la phrase !

1 - L’attribut du COD



C’est une fonction remplie par un mot ou un groupe de mots.

L’attribut du COD donne une caractéristique, un état au COD auquel il est lié. Il exprime une qualité et est accompagné :

d’un verbe d’état, comme être, paraître, sembler, etc.

Exemple



Ma fille sera avocate.

être attribut

D’un verbe intransitif, comme naître, vivre, mourir, partir, etc.

Exemple



Il est mort jeune.

D’un verbe passif, comme être déclaré, être élu, etc.

Exemple



Il a été déclaré irresponsable.

D’un verbe de comparaison avec une préposition (pour, de, à…), tel que passer pour, être pris à, etc.

Exemple



Il est considéré comme un maître.

Il passe pour un idiot.

L’attribut du COD est relié à ce dernier et le complète. Il faut d’abord repérer le complément d’objet direct pour trouver l’attribut qui s’accorde en genre et en nombre.

Exemple



Il trouve sa fiancée charmante.

COD Attribut du COD

2 - L’épithète



L’épithète est le plus souvent liée directement au nom, sans préposition.

Elle suit ou précède le nom, mais elle peut être supprimée sans nuire au sens de la phrase. C’est un adjectif qui donne un complément d’information.

Exemple



Ce pantalon bleu t’irait à ravir.

On peut également trouver l’épithète détachée du nom auquel elle se rapporte.

Exemple



Jolie comme un cœur, ma cavalière descendait l’escalier.

Les participes passés et les termes en ‘‘-ant’’ peuvent être des épithètes. Ils sont repérables car remplaçables.

Exemple



Cette expérience innovante va devenir la prochaine mode.

Le terme ‘‘innovante’’ est considéré comme un adjectif et peut être remplacé par un autre comme, par exemple, ‘‘nouvelle’’ ou ‘‘géniale’’.

II - Les groupes nominaux compléments circonstanciels



Comme son nom l’indique, il précise une circonstance.

C’est un mot, ou groupe de mots, qui complète l’action exprimée. Contrairement au COD, le complément circonstanciel peut être supprimé.

Parmi eux, on peut trouver les compléments circonstanciels de condition, d’opposition et de concession.

1 - La condition



Ce complément circonstanciel répond à la question : À quelle condition ?

Il peut être un nom commun, un pronom, un infinitif, un participe présent précédé de ‘‘en’’, une proposition ou un adverbe.

Exemple



Si tu le veux, tu réussiras (à condition que tu le veuilles).

Tu serais en meilleure forme avec des vitamines (emploi du conditionnel – à condition que tu prennes des vitamines).

2 - L’opposition



C’est exprimer la réalisation d’un fait contraire à un autre fait.

Il peut être une proposition, un nom, un infinitif ou un gérondif (‘‘ en faisant quelque chose).

Exemple



Malgré son air bougon, il a été très gentil.

Même en y mettant du sien, il n’a pas atteint son objectif.

3 - La concession



Ce complément circonstanciel est une contradiction entre deux faits qui dépendent l’un de l’autre.

Exemple



Bien qu’il ait appris ses leçons, il a peur de rater son contrôle.

Malgré sa taille, il court très vite.

Le complément d’objet direct et les compléments circonstanciels donnent vie à la phrase. Cependant, alors que l’un est indispensable à la structure, l’autre peut être déplacé, modifié, ou tout simplement supprimé.



La grammaire des verbes

L’ensemble des formes que peut prendre le verbe est appelé conjugaison. Les temps de l’indicatif sont abordés en premier dans l’apprentissage du français et sont généralement bien mémorisés. Il en est autrement pour le subjonctif et les temps passés, plus difficiles à l’emploi.

I - Le subjonctif passé



Généralement employé dans une proposition subordonnée, le subjonctif illustre une action incertaine, un fait envisagé, mais non réalisé.

1 - Aperçu des temps du passé



Le subjonctif passé est un temps composé et doit donc utiliser les auxiliaires être et avoir, ainsi que le participe passé.

Il est employé dans la proposition subordonnée lorsque, dans la proposition principale, le verbe est au présent, imparfait, passé composé, plus-que-parfait, passé antérieur, futur antérieur, futur simple de l’indicatif ou conditionnel présent.

Exemple



Il faut que tu sois parti avant demain matin.

Je doute que vous ayez compris.

La construction est simple :

Proposition principale + que + pronom personnel + aux. Avoir ou Être + participe passé.

2 - L’imparfait du subjonctif



Tout comme le plus-que-parfait du subjonctif, l’imparfait du subjonctif apparaît surtout en littérature.

Il exprime toujours une action incertaine et non réalisée à l’instant où la personne parle.

Exemple : Je ne me doutais pas qu’il fût si pressé.



Un subjonctif imparfait dans une subordonnée nécessite un imparfait de l’indicatif dans la proposition principale.

La conjugaison du verbe ‘‘aimer’’ :

Que j’aimasse ; que tu aimasses ; qu’il/qu’elle/qu’on aimât ; que nous aimassions ; que vous aimassiez ; qu’ils/qu’elles aimassent.

Quel que soit le groupe du verbe (premier, deuxième et troisième groupes), remarquez l’accent circonflexe toujours présent à la troisième personne du singulier.

Exemple : Qu’il aimât ; qu’il finît ; qu’il prît.



II - Les subordonnées relatives et les propositions circonstancielles



L’emploi du subjonctif passé dans une subordonnée nécessite la présence de l’indicatif dans la proposition principale.

On l’utilise dans une subordonnée introduite par un verbe au passé ou au conditionnel.

Exemple : J’attendais que le soleil apparût.



1 - Les propositions circonstancielles



Les propositions circonstancielles sont suivies du subjonctif dans certains cas. Elles sont nombreuses : temps, cause, conséquence, but, manière, condition, opposition et concession.

Les propositions subordonnées de temps relatent des faits qui ne sont pas encore réels.

Elles sont introduites par avant que, jusqu’à ce que, en attendant que, etc.

Les propositions subordonnées de cause expriment une cause qui ne correspond pas à la réalité.

Elles sont introduites par non que, non pas que, ce n’est pas que, pour que, etc.

Les propositions subordonnées de conséquence sont au subjonctif si la proposition principale est négative ou interrogative, ou si la proposition est introduite par assez…pour que, trop... pour que, trop peu… pour que, il faut… pour que, etc.

Les propositions subordonnées de but expriment un but non atteint et plus ou moins incertain.

Elles sont, par exemple, introduites par afin que.

Les propositions subordonnées de manière sont introduites par une locution comme sans que, suivie du subjonctif.

Les propositions subordonnées de condition emploient le subjonctif après à condition que, pourvu que, pour peu que, à moins que, etc.

Les propositions subordonnées d’opposition ou de concession requièrent le subjonctif après quoique, bien que, encore que, pour… que, qui ou quoi que ce soit, etc.

III - Le conditionnel



Comme le subjonctif, l’impératif ou l’indicatif, le conditionnel est un mode. Il a deux temps : le présent et le passé.

Le présent se forme avec le radical du futur et les terminaisons de l’imparfait.

Exemple : Je chanterais.



Le passé se forme avec le conditionnel présent de ‘‘avoir’’ ou ‘‘être’’, suivi du participe passé.

Exemple : J’aurais chanté.



1 - Le conditionnel temporel



Appelé aussi futur du passé, le conditionnel présent rapporte un fait futur par rapport à un instant passé.

Exemple : Jacques pensait qu’il réglerait le problème.



Sont autant concernées par le conditionnel les subordonnées complétives, relatives et circonstancielles de temps que les phrases indépendantes.

Exemple



Subordonnée : Elle a dit qu’elle le ferait.

Phrase indépendante : Elle fut surprise. Elle le verrait peut-être plus tard.

2 - Le conditionnel modal



Le conditionnel modal est conçu comme un fait imaginaire.

Les effets en sont l’éventualité, la politesse, la protestation ou encore l’affirmation sans garantie.

Exemple



Pourrais-tu faire la vaisselle ? (Politesse)

J’aurais créé cette situation tout seul ? (Protestation)

3 - Le conditionnel hypothétique



On parle de condition, d’un fait potentiellement possible.

Dans le système hypothétique, on emploie les termes d’irréel du présent et d’irréel du passé.

Exemple



Irréel du présent : S’il faisait beau, je me promènerais.

Irréel du passé : S’il avait fait beau, je me serais promené.

IV - Les périphrases verbales



Une périphrase verbale est un groupe de mots constitué d’un semi-auxiliaire (verbe conjugué) suivi d’un verbe à l’infinitif, comme aller manger.

Les périphrases verbales peuvent indiquer un passé récent, un futur proche ou encore un présent progressif (en train de).

Elles sont nombreuses : aller + infinitif ; venir de + infinitif ; faire + infinitif ; laisser + infinitif ; devoir + infinitif ; etc.

Le passé récent exprime une action qui vient de s’achever, très proche du présent.

Exemple : Il vient de manger (venir + infinitif).



Le futur proche exprime une action imminente. Il se substitue souvent au futur simple.

Exemple : Il va manger (aller + infinitif).



Le présent progressif exprime une action en train de se dérouler.

Exemple : Il est en train de manger (être en train de + infinitif).



Le subjonctif comme le conditionnel sont des modes verbaux dits personnels, contrairement à l’infinitif qualifié d’impersonnel. Les temps passés peuvent paraître complexes, mais ils fonctionnent de la même manière que les temps de l’indicatif. Il s’agit de les connaître.



Notions lexicales

Les notions lexicales sont avant tout une affaire de définitions. Parfois, les nuances peuvent être subtiles.

I - Dénotation et connotation



La dénotation est tout simplement le sens d'un terme, sa définition. Vous trouverez la dénotation d'un mot – donc sa définition – dans le dictionnaire.

La connotation est, quant à elle, beaucoup plus complexe. Tout est affaire d'interprétation et d'emploi des termes, mais aussi d'élément culturel.

Par exemple, pour un Occidental, la couleur blanche est synonyme de mariage, donc de fête, alors qu'en Orient, c'est la marque du deuil.

Autre exemple : le terme ''godasse'' a le même sens dénotatif que le mot ''chaussure''.

II - la modalisation



La modalisation sert à exprimer ''l'appréciation'', l'opinion plus ou moins forte d'un locuteur par rapport à un énoncé.

Il est possible d'avoir recours à divers procédés pour modérer, tempérer un propos.

La phrase peut revêtir plusieurs formes : déclarative (Il est vrai que... ; il est évident que... ; à n'en pas douter..., etc.) ; exclamative (Quel soulagement!) ; interrogative (cette personne, est-elle arrivée?) ; négative (Je suis certain de ne pas...), etc.

Il se peut que l'énoncé soit indirect : selon Monsieur X, ...

Il y a aussi ce que l'on appelle les modalisateurs : ce sont, par exemple, des adverbes ou locutions adverbiales : sans doute, certainement, peut-être...

Le conditionnel est précieux pour modérer un propos, garder une certaine prudence dans un énoncé : il serait judicieux de...

Enfin, on retrouve souvent des verbes modaux en tant que modalisateurs : pouvoir, devoir, vouloir...

III - La notion d'implicite



On définit comme ''notion implicite'' tout ce qui relève du non-dit. C'est un énoncé qui n'est pas exposé en termes clairs et précis, et qui implique que l'interlocuteur doit saisir certaines choses par lui-même.

Il faut distinguer deux sortes d'implicites : le présupposé et le sous-entendu.

Le présupposé est une information non-dite, mais que l'interlocuteur peut déduire plus ou moins facilement.

Exemple



Je vais vous expliquer encore une fois le problème (présupposition que la personne s'est déjà expliquée une ou plusieurs fois déjà).

Le sous-entendu est différent du présupposé car on ne le déduit pas nécessairement dans l'énoncé. Ce n'est pas un propos forcément volontaire.

Suite au sous-entendu, on parle souvent de malentendu ou de quiproquo.

Exemple



Elle est plus malade qu'avant votre venue, docteur !

(Sous-entendu involontaire, malentendu car le locuteur n'a pas voulu insinuer que c'était le médecin qui avait aggravé l'état de la malade.)

IV - Les termes Évaluatifs



Pour exprimer un propos, une opinion, émettre un jugement, nous utilisons différents mots plus ou moins nuancés. Des adjectifs, par exemple. On parle alors de termes évaluatifs, parfois mélioratifs, parfois péjoratifs. Ils font partie des procédés de modalisation.

On exprime un avis positif en employant un vocabulaire mélioratif, autrement dit valorisant.

Exemple



Ce chanteur est éblouissant. Quel talent !

On exprime un avis négatif en employant un vocabulaire péjoratif, autrement dit dévalorisant.

Il y a aussi les suffixes péjoratifs, comme par exemple, les termes en -âtre.

Exemples



Cette robe est immonde.

Quelle est cette teinte rougeâtre qui fait mal aux yeux ?

Dans un énoncé, il faut savoir modérer ses propos ou émettre un jugement sans appel. La modalisation est, en ce sens, nécessaire et les procédés, pour ce faire, sont nombreux.



Initiation à la grammaire du texte

La grammaire d’un texte est avant tout une affaire de termes. Il s’agit de savoir repérer et identifier ce qui fait l’intérêt et le style d’un écrit et comment ce dernier est construit.

I - Les reprises anaphoriques



En premier lieu, il ne faut pas confondre anaphore et reprise anaphorique.

1 - Définitions



L’anaphore est une figure de style consistant à répéter un mot ou groupe de mots en début de phrase ou de vers.

Les reprises anaphoriques sont le total opposé de l’anaphore. En effet, la reprise anaphorique a pour but d’éviter la répétition d’un terme ou d’une expression dans un texte.

Dans un récit, l’auteur doit éviter les répétitions qui alourdissent son style et empêche une certaine fluidité à la lecture. Il emploie alors des mots de substitution pour citer un personnage, une chose ou un lieu, autrement dit des reprises anaphoriques, d’autres mots.

2 - La nature des reprises anaphoriques



La reprise anaphorique peut être de différentes natures.

Pronom personnel

Exemple : Je suis allée voir ma sœur hier. Elle est malade. (‘‘Elle’’ = ‘‘ma sœur’’).

Pronom démonstratif

Exemple : J’ai rencontré une amie. Celle-ci m’a appris qu’il y avait des soldes. (‘‘Celle-ci’’ = ‘‘une amie’’).

Pronom possessif

Exemple : Je voudrais lire ce livre. Puis-je emprunter le tien ? (‘‘le tien’’ évite la répétition de ‘‘ce livre’’).

Pronom relatif

Exemple : J’ai vu une amie qui faisait les soldes. (‘‘Qui’’ reprend ‘‘une amie’’).

Synonyme

Exemple : Samson fut séduit par la jeune femme. L’homme aux cheveux longs faiblit devant cette beauté. (‘‘Samson’’ = ‘‘homme aux cheveux longs’’ ; ‘‘la jeune femme’’ = ‘‘cette beauté’’).

Terme dit générique

Exemple : Le gecko bronze au soleil. Le lézard aime la chaleur. (‘‘Le gecko’’ = ‘‘le lézard’’).

II - Thème et propos



Il faut bien différencier les termes ‘‘thème’’ et ‘‘propos’’, souvent confondus à tort.

1 - Le thème



Le thème désigne ce dont on parle. C’est une généralité sur un sujet donné, comme un titre.

Exemple : il est possible d’aborder le thème de la médecine, qui est très général comme sujet.

2 - Le propos



Le propos désigne ce que l’on dit sur le thème. On approfondit le sujet sur quelque chose de plus précis.

Exemple : gardant le thème de la médecine, le propos pourra cibler le prix des consultations des spécialistes et le dépassement d’honoraires, par exemple.

III - L’emphase



L’emphase est un terme désignant un procédé d’insistance ou de mise en relief d’un thème ou d’un propos. Elle peut revêtir, par exemple, la forme d’une répétition ou d’une hyperbole (exagération). Cela renforce une image ou une idée.

1 - Divers procédés



L’emphase utilise différentes techniques pour se montrer et se démarquer dans un texte.

1 - La dislocation



La dislocation est le détachement d’un mot ou d’un groupe de mots, en tête ou en fin de phrase, repris par un pronom.

Exemple : Ces gâteaux, c’est moi qui les ai faits.

2 - L’extraction



L’extraction est l’encadrement d’un mot ou d’un groupe de mots par l’intermédiaire de ‘‘c’est… qui/que’’, au début ou à la fin d’une phrase.

Exemple : C’est moi qui ai fait ces gâteaux.

Ce sont ces gâteaux que j’ai faits.

Ces gâteaux, c’est moi qui les ai faits.

Moi, ce sont ces gâteaux que j’ai faits.

L’intérêt d’un texte est lié à sa structure, notamment tout ce qui fait qu’un écrit est agréable et fluide à sa lecture.



Initiation à la grammaire de l'enonciation

L’énonciation, c’est employer la langue afin de communiquer. On produit un énoncé, ce dernier regroupant divers procédés, notamment stylistiques. La situation d’énonciation est une parole produite dans un contexte précis.

I - Les embrayeurs



Aussi appelé ‘‘indicateur’’ ou ‘‘indice de l’énonciation’’, l’embrayeur est un élément renvoyant à l’énonciation. Il peut être pronom, adjectif ou adverbe.

Exemples



‘‘Je’’, ‘‘tu’’, ‘‘il’’, ‘‘nous’’, ‘‘vous’’, ‘‘ils’’ désignent l’élément représenté.

- Je vais aller au supermarché.

Si, et seulement si, on peut identifier le pronom, c’est-à-dire si on sait que c’est Sarah qui va aller au supermarché, par exemple, ‘‘Je’’ est embrayeur et fait partie de la situation d’énonciation.

- Je m’y rendrai ce week-end.

‘‘Y’’ est adverbe de lieu et ‘‘ce week-end’’ est adverbe de temps.

Les deux sont embrayeurs car ils se réfèrent à la situation d’énonciation.

II - Les modalisateurs



Le modalisateur est une forme d’embrayeur. Il permet à l’auteur de l’énoncé d’exprimer ses sentiments, ses croyances et ses idées.

Il peut être illustré par un lexique choisi, une interjection ou encore un adverbe dit d’énonciation.

Exemples



- Tu ne peux pas vivre dans ce taudis.

On parle ici d’un appartement que l’énonciateur est loin de trouver à son goût.

Un mot péjoratif est le choix lexical de l’énonciateur.

- Hélas, nous n’avons pas d’autres choix !

‘‘Hélas’’ fait partie des interjections ou exclamations servant l’énonciation.

- Franchement, j’y croirai quand je le verrai.

‘‘Franchement’’ fait partie des adverbes dits d’énonciation.

III - Les présupposés et les sous-entendus



Le présupposé et le sous-entendu sont des éléments présents dans l’énonciation afin de nuancer les propos de l’auteur de l’énoncé.

Ils peuvent revêtir diverses formes et représentent l’ensemble des éléments implicites d’un énoncé.

Exemples



Le présupposé est un fait que l’on peut déduire par rapport à l’énoncé seul.

- Jeanne a maigri.

Cela présuppose qu’elle était plus ronde avant.

- Philippe a arrêté de fumer.

Cela présuppose qu’il fumait avant.

En assouplissant l’énoncé, on peut émettre un doute ; c’est ce que propose le conditionnel.

- Cet article serait le dernier en stock.

Le sous-entendu peut aussi laisser place au doute. On dit plus ou moins ce que l’on pense, en ajoutant une nuance.

- Ça, c’est lui qui le dit, mais, moi, j’attends de voir le résultat.

L’énonciation peut paraître simple en soi, mais il faut pouvoir identifier chaque élément d’un énoncé qui apparaît parfois de manière très subtile.



Orthographe lexicales

Aussi appelée ‘‘orthographe d’usage’’, l’orthographe lexicale fait référence à la manière correcte d’écrire les mots, hors contexte grammaticale.

I - Le doublement des consonnes



De manière générale, une consonne n’est jamais doublée après une autre consonne. Toutefois, c’est sans compter les nombreuses exceptions du français. Après tout, remarquez le mot ‘‘consonne’’.

1 - Le ‘‘c’’



Les mots commençant par ‘‘ac-’’ doublent le ‘‘c’’ : accabler, accaparer, accord, accroc…

Sauf exceptions : académie, acompte, acoustique, etc.

Les seuls mots commençant par ‘‘ec-’’ qui doublent la consonne sont ecclésiastique et ecchymose.

Les mots commençant par ‘‘oc-’’ doublent le ‘‘c’’ : occasion, Occident, etc.

Sauf exceptions : ocarina, ocre, etc.

Le ‘‘c’’ est souvent doublé quand il se trouve au milieu du mot : baccalauréat, succès, etc.

Sauf exceptions : bactérie, raconter, sucre, etc.

2 - Le ‘‘d’’



Le ‘‘d’’ est doublé dans les mots tels que addiction, addition, adducteur, et tous leurs dérivés.

3 - Le ‘‘f’’



Les mots commençant par ‘‘af-, ef-, of-’’ double la consonne : affranchi, effacé, officier, etc.

Sauf exceptions : afin, Afrique, etc.

4 - Le ‘‘m’’



Les mots commençant par ‘‘em-’’ ne sont pas censés doubler la consonne, sauf emmagasiner, emmêler, emmener, et tous leurs dérivés.

Les mots commençant par ‘‘im-’’ doublent la consonne.

Sauf exceptions : image, imitation, etc.

Le doublement s’effectue sur des mots tels que femme, homme, dilemme, etc.

5 - Le ‘‘n’’



Le ‘‘n’’ double dans de nombreux mots : année, inné, annoncer, annuaire, ennemi, ennui, etc.

6 - Le ‘‘p’’



Les mots commençant par ‘‘ap-’’ double le ‘‘p’’ : approfondir, approcher, etc.

Sauf exceptions : apercevoir, apaiser, aplomb, apostrophe, etc.

Autrement, le ‘‘p’’ ne double pas, sauf pour certains mots comme enveloppe, chopper, échapper, frapper et tous leurs dérivés.

7 - Le ‘‘r’’



Les mots commençant par une voyelle suivie de ‘‘r’’ doublent la consonne : arracher, arrêt, arrière, arriver, etc.

Certains mots en ‘‘-are’’ et ‘‘-eur’’ doublent aussi la consonne : bagarre, beurre, etc.

8 - Le ‘‘s’’



L’imparfait du subjonctif a pour effet de doubler le ‘‘s’’ de certains verbes. Par exemple, tenir, venir.

Exemple : Que je tin sse.

On double aussi la consonne après une voyelle avec accent.

Exemple : émi ssion.

9 - Le ‘‘t’’



Les mots commençant par ‘‘at-’’ doublent souvent la consonne : attacher, attirer, etc.

Sauf exceptions : atelier, atome, atroce, atmosphère, etc.

II - Les familles de mots irrégulières



Les mots de même famille ont leur radical en commun : un plat – un plateau.

Dans une même famille, le radical peut varier : la mer – la marée.

Toutefois, beaucoup d’exceptions existent dans les familles de mots :

- nommer – nominal ;

- consonne – consonance ;

- donner – donateur ;

- entonner – intonation ;

- honneur – honorer ;

- monnaie – monétaire ;

- rationnel – rationalisation ;

- résonner – résonance ;

- sonner – sonore ;

- tonner – détoner.

III - Les dérivés des mots en –ion



Le plus souvent, les mots en ‘‘-ion’’ doublent leur consonne finale afin de construire leurs dérivés :

- attention – attentionné ;

- audition – auditionner ;

- illusion – illusionniste ;

- action – actionner ;

- réaction – réactionnel ;

- émotion – émotionnel.

Comme toujours, des exceptions existent :

- nation – nationalité, nationalisation ;

- ration – rationaliser, rationalisme.

Le seul moyen d’écrire correctement les mots est d’apprendre par cœur les règles orthographiques avec leurs exceptions.



Quelques homophones et homonymes

Les homonymes sont des mots qui se prononcent ou s’écrivent de la même manière, mais qui n’ont pas le même sens. Il ne faut pas les confondre avec les homophones qui sont des mots se prononçant de la même façon, mais qui ont une orthographe et un sens différents.

I - La distinction par l’accent



L’accent permet souvent de distinguer un mot d’un autre, surtout en ce qui concerne les homonymes. Plusieurs exemples le prouvent ; ainsi, l’accent permet également de différencier les fonctions dudit mot.

1 - Du et dû



Du est un article défini. Par conséquent, il accompagne un nom et ne porte pas d’accent.

Exemple : Veux-tu emporter les restes du repas ?

Dû peut être un nom – il signifie ce qu’on doit à quelqu’un.

Exemple : Je dois encore réclamer mon dû.

Dû peut également être le participe passé du verbe devoir.

Exemple : Il a dû se faire très mal.

2 - Cru et crû



Cru n’a pas d’accent. Dans ce cas, il peut être adjectif qualificatif, le contraire de cuit.

Exemple : Pensez-vous que manger du bœuf cru soit très prudent ?

Cru est également le participe passé du verbe croire.

Exemple : Il m’a cru sur parole.

Crû, avec un accent circonflexe, est le participe passé du verbe croître (grandir).

Exemple : Avec la pluie, le niveau de la rivière a crû.

3 - Sur et sûr



Il faut bien distinguer les deux mots, à savoir la préposition et l’adjectif.

Sur n’a pas d’accent. C’est une préposition.

Exemple : Le livre que tu cherches est sur la table.

Astuce : si vous pouvez remplacer sur par sous , vous êtes assuré que c’est la préposition.

Sûr a un accent circonflexe, c’est donc l’adjectif.

Exemple : Il est vraiment sûr de lui.

N’oubliez pas les expressions toutes faites telles que bien sûr ou de source sûre.

Astuce : vous prouverez que c’est bien l’adjectif, si vous pouvez remplacer sûr par certain .

4 - Mur et mûr



Il faut distinguer le nom commun de l’adjectif.

Mur n’a pas d’accent. C’est un nom commun.

Exemple : Ce mur est propre.

Mûr possède un accent circonflexe ; c’est donc l’adjectif. Quelque chose ou quelqu’un qui a atteint son plein développement.

Exemple : Ce garçon est très mûr pour son âge.

II - Autres distinctions



Il y a d’autres distinctions à faire avec de nombreux mots pour ne pas confondre homonymes et homophones.

1 - Quoique et quoi que



Attention à ne pas confondre ! Bien que proches à l’écoute, ces mots sont bien différents.

Quoique est une conjonction de subordination. Elle signifie bien que.

Exemple : Quoique très vieille, elle a une vitalité incroyable.

Astuce : Assurez-vous de bien utiliser la conjonction en remplaçant quoique par bien que .

Quoi que est un pronom. Il signifie quelle que soit la chose qui/que et s’écrit toujours en deux mots.

Exemple : Quoique nous fassions, les choses restent les mêmes.

2 - Quel(le) et qu’elle



Quel(le) est un déterminant. Il détermine un nom et se place devant ce dernier. Il s’accorde en genre et en nombre avec le nom.

Exemples : Quel plat voulez-vous cuisiner ?

Quelle robe porterez-vous, ce soir ?

Qu’elle est pronom sujet. Dans ce cas, il s’écrit en deux mots et s’accorde en nombre avec le verbe qui le suit.

Exemple : Elle vous montrera la maison qu’elle souhaite acheter.

Astuce : si vous voulez être sûr d’employer le pronom, remplacez qu’elle par qu’il .

3 - Quelque et quel(le) que



Quelque est adjectif et s’accorde en nombre quand il est suivi d’un nom ou d’un autre adjectif suivi d’un nom.

Exemple : Quelques dames ont apporté des tartes.

Astuce : dans ce cas, quelques peut être remplacé par plusieurs .

Quelque est adverbe et invariable quand il est suivi d’un adjectif ou d’un autre adverbe.

Exemple : Quelque intelligent qu’il soit, il a tort, cette fois !

Astuce : dans ce cas, quelque peut être remplacé par si .

Quelque est aussi adverbe si on peut le remplacer par environ.

Exemple : Elle a acheté cette maison, il y a quelque vingt ans.

Quel(le) que s’écrit en deux mots. Il est alors suivi d’un verbe au subjonctif et s’accorde avec le sujet du verbe en genre et en nombre.

Exemple : Quelles que soient vos rancœurs, mettez-les de côté, aujourd’hui.

Les homonymes peuvent être très difficiles à détecter ; c’est pourquoi un seul choix s’offre à nous : apprendre la grammaire française afin de distinguer chaque mot.



Domaines lexicaux

Les domaines lexicaux sont nombreux et variés ; entre les genres, les registres, les argumentations multiples et le vocabulaire nécessaire, tout est possible.

I - VOCABULAIRE DES GENRES ET REGISTRES LITTÉRAIRES



Des genres différents existent en littérature. Voici deux registres importants avec des possibilités infinies : l’écriture de soi et le tragique.

1 - L’écriture de soi



Afin de se raconter, un auteur peut avoir recours à de multiples procédés.

1 - L’autobiographie



L’autobiographie est le récit d’un auteur sur sa propre vie, son vécu, sa personne. Il se raconte, se dévoile par l’écriture et en employant la première personne du singulier (je).

Exemple : Les Confessions (1782 et 1789) de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778).

2 - Le journal intime



Le journal intime est un texte normalement non dévoilé. Écrit à la première personne du singulier, de façon régulière (avec la date) ou non, il relate les sentiments et les actions de son auteur. C’est un écrit personnel, qui peut toutefois être publié.

Exemple : Le Journal d’Anne Frank (1947) d’Anne Frank (1929-1945).

3 - Le ou les mémoires



Le mémoire est une œuvre majoritairement historique ET littéraire. L’auteur raconte sa propre existence où des événements importants de l’Histoire se sont produits. On peut le considérer comme un recueil de souvenirs marquants.

Exemple : Mémoires de guerre (1954 à 1959) de Charles De Gaulle (1890-1870).

4 - Le roman autobiographique



Le roman autobiographique raconte la vie de l’auteur. Toutefois – et là, est la différence avec une autobiographie –, est écrit un passé transformé, mêlant fiction et réalité.

Exemple : Vipère au poing (1948) d’Hervé Bazin (1911-1996).

2 - La tragédie



Née dans l’Antiquité, la tragédie est un genre à part entière. Les trois plus grands dramaturges ont vécu au Vème siècle avant J.-C. : Eschyle, Sophocle et Euripide.

1 - La tragédie classique



La tragédie classique apparaît en France dans la seconde moitié du XVIIème siècle. Elle est régie par la règle des trois unités : lieu, temps, action.

Autrement dit, une intrigue simple, sans combat ni sang, un lieu unique et en une seule journée.

La pièce est écrite en alexandrins (vers de douze syllabes) et en V actes :

- acte I : l’exposition ;

- acte II et III : la progression dans l’action ;

- acte IV : l’action retardée ;

- acte V : le dénouement malheureux.

Exemple : Phèdre (1677) de Jean Racine (1639-1699).

2 - Le drame



Au XIXème siècle, le drame est à la fois tragique et comique. Les unités de temps et de lieu sont remises en cause.

Exemple : Hernani (1830) de Victor Hugo (1802-1885).

3 - Le XXème siècle



La tragédie antique est remise au goût du jour.

Exemple : Électre (1937) de Jean Giraudoux (1882-1944).

4 - Caractéristiques d’une tragédie



• Les sujets tragiques sont choisis parmi les légendes et héros antiques.

• Le héros tragique frappé par le destin est toujours issu de la noblesse.

• Le héros est toujours face à un dilemme, toujours partagé entre envie et devoir, même si l’issue sera forcément malheureuse.

• Le tragique est ironique : conscient de ses vains efforts et du destin qui l’accable, le héros espère et se bat.

• Le dénouement est négatif.

• Le but du tragique est de faire prendre conscience de la futilité de se laisser guider par ses passions. Il nous libère des tentations. C’est une sorte d’avertissement.

II - VOCABULAIRE DE L’ARGUMENTATION ET DU RAISONNEMENT



Le raisonnement est la faculté d'analyser, de percevoir et de comprendre les faits. C'est aussi la capacité de connaître, de juger et de convaincre par son point de vue.

L'argumentation fait partie du raisonnement. C'est l'ensemble des idées reliées entre elles, dans le but de défendre une opinion face à un ou des interlocuteurs.

Le point de vue : c'est une prise de position par rapport à un problème, une question.

L'énoncé : c'est ce qui est dit ou écrit. C'est un discours ou un récit.

L'exemple : c'est un fait qui sert à étayer, illustrer, prouver son propos. Il est concret, contrairement à l'argument.

Le sous-entendu : c'est faire comprendre quelque chose non franchement, de manière indirecte.

Le terme appréciatif : c'est un mot, ou groupe de mots, élogieux, valorisant.

Le terme dépréciatif : c'est un mot, ou groupe de mots, péjoratif, négatif, avec une critique, du dédain, du mépris.

La synthèse : c'est l'ensemble des idées réunies.

L'argument : c'est un élément du raisonnement destiné à prouver son opinion ; il est abstrait, contrairement à l'exemple.

L'objection : c'est un argument qui réfute un propos. Elle s'y oppose.

L'implicite : c'est le contraire de l'explicite. Il n'est pas formulé ouvertement ; c'est un sous-entendu.

La cause : c'est l'origine de quelque chose. Elle est introduite, par exemple, par parce que, puisque, comme, à cause de, etc.

La conséquence : c'est ce qui résulte d'un événement. Elle est introduite, par exemple, par donc, par conséquent, si bien que, etc.

La concession : c'est une stratégie visant à admettre tout d'abord un argument qui va à l'encontre du point de vue de départ, pour le contrer par un second argument. C'est ce qu'on appelle la concession, c'est un contre-argument. Elle est introduite, par exemple, par certes, bien sûr, évidemment, etc. Puis suivie, par exemple, par mais, cependant, néanmoins, etc. pour contredire.

L'opposition : c'est une seconde affirmation s'opposant à la première. C'est une antithèse.

III - VOCABULAIRE ABSTRAIT



Un nom concret est une chose ou une personne tangible, que l'on peut toucher et qui est majoritairement quantifiable, tels qu'une pomme, un bébé, une chaise, etc.

Son contraire est le nom abstrait, qui n'est ni palpable ni tangible et quasiment jamais quantifiable : une idée, une qualité, une réflexion, une émotion...

Exemples:



Il est intelligent comme sa mère.

La liberté est un bien précieux.

Le vocabulaire de l'abstrait est utilisé dans le raisonnement, en exprimant, par exemple, un point de vue, une idée.

Concret ou abstrait, le choix du vocabulaire est primordial, non seulement pour bien s'exprimer, mais surtout pour construire une argumentation solide.



Figures de style

I - Opposition



L'antithèse



C'est une opposition entre deux termes de sens opposé dans la même phrase.

Exemple : Il est riche en province, mais il devient pauvre à Paris.

L'oxymore



Deux mots opposés qui sont juxtaposés et qui forment une expression.

Exemple : Une incroyable banalité / un travail divertissant.

Le chiasme



Procédé de rupture en miroir qui joue sur l'utilisation d'une opposition syntaxique.

Exemple : En bas l'orage gronde sur la ville, en haut les anges jouent à la pétanque.

II - Ressemblance



Allégorie



Matérialisation d'une idée abstraite.

Exemple : Le nez de Paul s'allonge à mesure qu'il explique qu'il n'a pas triché au Brevet Blanc (= allégorie du mensonge).

Comparaison



Parallèle entre deux idées ou deux objets au moyen d'un "mot-outil" (comme, tel, ainsi que, à la manière de...)

Exemple : Pendant son heure de permanence, Lucie est sage comme une image.

La métaphore



Comparaison qui se distingue de la précédente par l'absence de "mot-outil" : le parallèle entre le comparant et le comparé s'effectue de manière elliptique.

Exemple : L'épreuve de mathématiques au Brevet, bête noire du cancre inappliqué.

La métonymie



Remplacement d'un terme par un terme plus large qui le désigne indirectement : la cause pour l'effet, le contenant pour le contenu, l'artiste pour l'œuvre, la ville pour ses habitants...

Exemple : Auriez-vous du feu ? / Boire un verre / J'ai acheté un Picasso

La personnification



Prêter des propriétés humaines à un objet inanimé.

Exemple : La sonnerie du collège invite les élèves à entrer en classe.

III - Atténuation



L'antiphrase



Dire le contraire de ce que l'on veut exprimer.

Exemple : Surtout ne te dépêche pas pour rendre ta copie !

L'euphémisme



Formulation atténuée d'une idée dont l'expression pourrait être brutale.

Exemple : Il a expiré (= il est mort)

La litote



Dire le moins pour suggérer le plus.

Exemple : Ta remarque n'est pas idiote !

La périphrase



Remplacer un terme précis par une définition plus large et plus elliptique.

Exemple : L'astre de la nuit.

L'allitération



Figure de style très utilisée en poésie : répétition d'une ou de plusieurs consonnes dans un groupe de mots.

Exemple : Les serpents susurrent au-dessus de nos têtes.

L'assonance



Figure de style très utilisée en poésie : répétition d'une ou de plusieurs voyelles dans un groupe de mots.

Exemple : Mon chat ronronne tel un pacha sur le sofa.

L'anaphore



Répétition successive d'une même expression ou d'un même mot en début de phrase ou de vers.

Exemple : Oh, Brevet, tu me casses les pieds, Brevet, je vais te réviser, Brevet, je t'aurai !

L'accumulation



Enumération excessive d'un certain nombre de termes.

Exemple : Dans ma trousse, stylos, gommes, règles, crayons et compas s'amassent.

IV - Exagération



L'hyperbole



Exagération dans le choix des termes.

Exemple : Cet été un soleil de feu m'empêchait de réviser.

Le pléonasme



Répétition excessive de termes dont le sens est similaire.

Exemple : Nous allons finir cet exposé en concluant que...

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